Le collège n?a pas toujours eu l’organisation que nous lui connaissons.
Avant 1975, pour les enfants de 11 à 14 ans, il existait soit le collège d’enseignement général, des écoles primaires supérieures soit des collèges d’enseignement secondaire, issus des premiers cycles des lycées.
Deux modes d’enseignement pour le même âge mais pour deux catégories sociales différentes.
Depuis 1975, avec la réforme Haby, le collège est devenu unique, c’est-à-dire que l’entrée au collège après le primaire est accessible pour tous et l’enseignement est le même pour tous. Ce collège doit ainsi instruire avec les mêmes chances de réussite tous les enfants de la république. Dans l’esprit du législateur, il a ainsi vocation à compenser les inégalités de chance qui existent dans notre société.
Longtemps désiré, ce collège unique ne trouve plus le même soutien aujourd’hui qu’à ses débuts. La classe moyenne qui était la principale bénéficiaire de cette ouverture a aujourd’hui des positions plus défensives face à ce qu’elle perçoit comme une arrivée massive au collège des enfants issus de l’immigration ou de milieux populaires.
Les enseignants sont éprouvés par des difficultés persistantes à enseigner dans des classes hétérogènes.
Le débat doit se concentrer sur cette question : quels savoirs donner à cet ensemble de jeunes, qui les préparent à la vie professionnelle et placent sur un pied d’égalité leurs différentes orientations. On n’a guère avancé depuis 25 ans. Au lieu d’avoir rabattu tout l’enseignement des collèges vers l’enseignement général, il aurait été préférable de lui donner une identité propre et une structure adaptée à l’âge des élèves.
Collection : L’explosion scolaire