Creusé dans la glaise meusienne, le laboratoire de recherches de l’ANDRA est, personne n’en doute, le prélude du futur site de stockage de déchets radioactifs à vie longue (cent mille ans) qui accueillera sans doute ses premiers « colis » radioactifs en 2025. Son installation à Bure, village de 90 habitants entre Meuse et Haute-Marne, anime depuis près de vingt ans une guerre entre les opposants et l’ANDRA, promoteur du site. En 2013, le « débat public », officiellement organisé, tourne court. Les soirées sont copieusement sifflées empêchant tout échange. Les deux départements bénéficient chacun de 30 millions d’Euros d’aides annuelles qui financent les routes du département mais aussi les salles des fêtes, la rénovation des églises et… les entreprises privées du département. Développement économique pour les uns, achat des consciences pour les autres, la manne nucléaire fait débat.
Le projet de stockage de déchets radioactifs à haute activité et vie longue est-il fiable ? Les ingénieurs communicants de l’ANDRA s’emploient à le démontrer pendant que des scientifiques indépendants pointent les lacunes et les dangers de ce projet unique au monde. Les accidents d’Asse (Allemagne) ou de Wittelsheim (France) doivent-ils nous faire craindre le pire? Et comment assurer la sécurité de ces sites pendant cent mille ans ? Au contraire, l’enfouissement est-elle la meilleure des solutions pour ces déchets dont on ne sait que faire ?
Pour le site de stockage, la décision finale est prévue après vote d’une loi en 2015. En attendant, le débat continue…